Nocturnes (37)
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Nocturnes (37)
37. Nocturne des oubliés
à Bertrand
Nous avions oublié combien les humains
Ont de peine à vivre
C'est si loin la Somalie ou l'Érythrée Tous ces pays qu'on connaît à peine
Sinon par de merveilleuses photos sur les brochures des agences de voyage
Architectures de ruines splendides Lumière exotique
Femmes en linges colorés, émouvants petits enfants
Souriants, sur fond de palmiers et déserts qu'au loin limite la mer
Avant la Crise insidieusement nous avions été gagnés
Par la disparition de l'imagination
Et par l'involontaire insensibilité des riches
La Lune était devenue espace conquis
Site de prospections futures
Avec les photos du clair-de-Terre
Fini le fragment de rêve argenté qui venait chaque nuit
Décliner dans le ciel une courbe nouvelle
Pour agrémenter notre besoin d'Inaccessible
Telle une pomme mordorée en haut de l'arbre
Offre à l'enfant une occasion d'imaginer dans quel délice
Il croquerait s'il était assez grand pour la
Décrocher Mais
Qu'elle tombe par hasard pour inspirer Newton
Ou qu'un jardinier à l'échelle accepte de monter pour la cueillir
Et c'est la déception : la voici difforme ou moisie
Exactement comme un amour qui aurait mal tourné
Des Années Merveilleuses que nous reste-t-il alors hormis
Notre gorge nouée à la perspective de la séparation
Notre cœur à quelques souvenirs qui étiquettent les objets
Qu'on voit chez ceux qu'a frappés le veuvage
Ce cadre avec un beau garçon près d'une jeune et jolie fille :
Seul reste l'un des deux dont le visage
Ressemble à notre pomme en haut de l'arbre
Réduite et ridée à l'instar d'une tête Jivaro
Tavelée ici ou là par les stigmates de dures années de vie
Ô visages blessés par tous les accidents de l'existence
Au cours desquels l'Inaccessible un moment s'est fondu dans l'Irrémédiable
La futur dans le passé - gardiens démoniaques du Temps qui rendent
Les ans féroces aux humains au point qu'ils s'efforcent d' o u b l i e r
En s'enivrant de richesse de pouvoir et d'inhumanité
Hideuse
L a M o r t harpiste au-dessus de toutes les têtes
Tramant en grimaçant absurdement d'occultes passes magnétiques
Dont l'une ou l'autre chaque fois rompt le fil d'une vie.
à Bertrand
Nous avions oublié combien les humains
Ont de peine à vivre
C'est si loin la Somalie ou l'Érythrée Tous ces pays qu'on connaît à peine
Sinon par de merveilleuses photos sur les brochures des agences de voyage
Architectures de ruines splendides Lumière exotique
Femmes en linges colorés, émouvants petits enfants
Souriants, sur fond de palmiers et déserts qu'au loin limite la mer
Avant la Crise insidieusement nous avions été gagnés
Par la disparition de l'imagination
Et par l'involontaire insensibilité des riches
La Lune était devenue espace conquis
Site de prospections futures
Avec les photos du clair-de-Terre
Fini le fragment de rêve argenté qui venait chaque nuit
Décliner dans le ciel une courbe nouvelle
Pour agrémenter notre besoin d'Inaccessible
Telle une pomme mordorée en haut de l'arbre
Offre à l'enfant une occasion d'imaginer dans quel délice
Il croquerait s'il était assez grand pour la
Décrocher Mais
Qu'elle tombe par hasard pour inspirer Newton
Ou qu'un jardinier à l'échelle accepte de monter pour la cueillir
Et c'est la déception : la voici difforme ou moisie
Exactement comme un amour qui aurait mal tourné
Des Années Merveilleuses que nous reste-t-il alors hormis
Notre gorge nouée à la perspective de la séparation
Notre cœur à quelques souvenirs qui étiquettent les objets
Qu'on voit chez ceux qu'a frappés le veuvage
Ce cadre avec un beau garçon près d'une jeune et jolie fille :
Seul reste l'un des deux dont le visage
Ressemble à notre pomme en haut de l'arbre
Réduite et ridée à l'instar d'une tête Jivaro
Tavelée ici ou là par les stigmates de dures années de vie
Ô visages blessés par tous les accidents de l'existence
Au cours desquels l'Inaccessible un moment s'est fondu dans l'Irrémédiable
La futur dans le passé - gardiens démoniaques du Temps qui rendent
Les ans féroces aux humains au point qu'ils s'efforcent d' o u b l i e r
En s'enivrant de richesse de pouvoir et d'inhumanité
Hideuse
L a M o r t harpiste au-dessus de toutes les têtes
Tramant en grimaçant absurdement d'occultes passes magnétiques
Dont l'une ou l'autre chaque fois rompt le fil d'une vie.
Dernière édition par Salsepareil le Mar 25 Oct - 10:56, édité 2 fois
Salsepareil- Messages : 574
Points : 974
Réputation : 30
Date d'inscription : 09/06/2011
Re: Nocturnes (37)
J'ai lu. Je ne peux pas dire quelque chose d'intelligent.
Bébert II- Messages : 200
Points : 272
Réputation : 3
Date d'inscription : 30/05/2011
Re: Nocturnes (37)
Merci, c'est une forme d'avis tout à fait suffisante !
Salsepareil- Messages : 574
Points : 974
Réputation : 30
Date d'inscription : 09/06/2011
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