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Au temple d'Apollon

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Au temple d'Apollon Empty Au temple d'Apollon

Message  Salsepareil Sam 18 Fév - 17:49




Au Temple d'Apollon


En esprit, environné d'une ambiance crépusculaire, le pèlerin errait parmi les ruines et les blocs éparpillés ça et là, ou encore empilés en moignons de colonne, certaines cannelées comme des tiges de fenouil. La brise anisée hululait de temps à autres à l'angle des sanctuaires lunaires.

Somme-nous seuls ? Nous ne sommes pas seuls, grognaient sur un tertre les silhouettes de plusieurs loups qui n'existaient pas assez pour n'être pas translucides. Même leurs hululements avaient on ne sait quoi d'inachevé, qui leur ôtait tout effet sinistre ou inquiétant.

La plaine se fondait en une mer jusqu'au flou de l'horizon. Les plus hautes vagues ? Comme attirées par la puissance de la pleine lune, elles cristallisaient en des voiliers laiteux qui s'enflaient, prenant l'alizé, et viraient cap au large, s'amenuisant rapidement.

Boucaniers spectraux, hollandais volants, dérapez l'ancre dans nos songes. Hé ! Ho ! Whaaa ! A l'abordage ! Il pleut soudain des bruits pareils à des dragées, qui laissent en fondant échapper des souvenirs de batailles. Mais Panurge et Pantagruel sont absents.

Nous cherchons tous le vacarme de l'amour ; le moindre écho venu des incommensurablement lointaines galaxies nous rend nostalgiques comme d'entendre, en février, mésanges ou pinsons. Les peuples se déchirent. C'est le canon qu'on entend, qui fait trembler les tentes de fortune où se terrent les réfugiés.

Vous vouliez de la poésie ? Elle coule, source empourprée, comme bat une aorte qui se vide de son sang. D'ici peu, la muse n'aura plus rien à offrir que son visage exsangue et blême. Songes, fuyez. Douleurs puantes, emparez-vous des corps. Le dieu voit venir des siècles d'agonie !

















Temple d'Apollon


En esprit, environné d'une ambiance crépusculaire, le pèlerin errait parmi les ruines et les blocs éparpillés ça et là, ou encore empilés en moignons de colonne, certaines cannelées comme des tiges de fenouil. La brise anisée hululait de temps à autres à l'angle des sanctuaires lunaires.

Somme-nous seuls ? Nous ne sommes pas seuls, grognaient sur un tertre les silhouettes de plusieurs loups qui n'existaient pas assez pour n'être pas translucides. Même leurs hululements avaient on ne sait quoi d'inachevé, qui leur ôtait tout effet sinistre ou inquiétant.

La plaine se fondait en une mer jusqu'au flou de l'horizon. Les plus hautes vagues ? Comme attirées par la puissance de la pleine lune, elles cristallisaient en des voiliers laiteux qui s'enflaient, prenant l'alizé, et viraient cap au large, s'amenuisant rapidement.

Boucaniers spectraux, hollandais volants, dérapez l'ancre dans nos songes. Hé ! Ho ! Whaaa ! A l'abordage ! Il pleut soudain des bruits pareils à des dragées, qui laissent en fondant échapper des souvenirs de batailles. Mais Panurge et Pantagruel sont absents.

Nous cherchons tous le vacarme de l'amour ; le moindre écho venu des incommensurablement lointaines galaxies nous rend nostalgiques comme d'entendre, en février, mésanges ou pinsons. Les peuples se déchirent. C'est le canon qu'on entend, qui fait trembler les tentes de fortune où se terrent les réfugiés.

Vous vouliez de la poésie ? Elle coule, source empourprée, comme bat une aorte qui se vide de son sang. D'ici peu, la muse n'aura plus rien à offrir que son visage exsangue et blême. Songes, fuyez. Douleurs puantes, emparez-vous des corps. Le dieu voit venir des siècles d'agonie !


























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