Sonnet sans espoir

Sonnet sans espoir
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Pour un sonnet, il faudrait que je me surpasse !
Quitte à laisser filer l'alexandrin bancal,
Le déca- ou l'octo- syllabes médiéval,
Espérant qu'à la fin mon cerveau se décrasse !
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Hélas ! Je sens pencher de biais ma tête lasse…
Fourbu, je compte douze ainsi qu'un vieux cheval
Qui craint à chaque pas le glissement fatal :
La minceur du papier ressemble à de la glace.
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Va-t-elle se briser sous mon fer malchanceux
Et serai-je englouti dans un étang pisseux ?
Moi qui ne suis qu'un malheureux autodidacte
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Comment rivaliser avec un Adonis,
Frappant ses vers comme des aces au tennis ?
D'avance, en y songeant, mon vieux coeur se contracte !

Sur dur, sur terre ou bien sur herbe,
C'est à raison que chacun craint
Le lift de son alexandrin,
Le slice habile de son verbe...

Lorsque sur le court vint Malherbe,
Cet ancien champion tout terrain,
Troué d'un passing-shot quatrain,
Dut rabattre de sa superbe.

Les plus grands s'y sont essayé :
Le vieux du Bellay ? Balayé
D'un seul coup de sonnet raquette

Et quand se présenta Marot,
Le pauvre prit dans la casquette
Trois douloureux six à zéro...

*** !