Jean Pellerin (1885-1921)
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Jean Pellerin (1885-1921)
La grosse dame chante
Manger le pianiste ? Entrer dans le Pleyel ?
Que va faire la dame énorme ? L'on murmure...
Elle râcle sa gorge et bombe son armure :
La dame va chanter. Un œil fixant le ciel
- L'autre suit le papier, secours artificiel -
Elle chante. Mais quoi ? Le printemps ? La ramure ?
Ses rancœurs d'incomprise et de femme trop mûre ?
Qu'importe ! C'est très beau, très long, substantiel.
La note de la fin monte, s'assied, s'impose.
Le buffet se prépare aux assauts de la pause.
« Après, le concerto ?... - Mais oui, deux clavecins. »
Des applaudissements à la dame bien sage...
Et l'on n'entendra pas le bruit que font les seins
Clapotant dans la vasque immense du corsage.
Manger le pianiste ? Entrer dans le Pleyel ?
Que va faire la dame énorme ? L'on murmure...
Elle râcle sa gorge et bombe son armure :
La dame va chanter. Un œil fixant le ciel
- L'autre suit le papier, secours artificiel -
Elle chante. Mais quoi ? Le printemps ? La ramure ?
Ses rancœurs d'incomprise et de femme trop mûre ?
Qu'importe ! C'est très beau, très long, substantiel.
La note de la fin monte, s'assied, s'impose.
Le buffet se prépare aux assauts de la pause.
« Après, le concerto ?... - Mais oui, deux clavecins. »
Des applaudissements à la dame bien sage...
Et l'on n'entendra pas le bruit que font les seins
Clapotant dans la vasque immense du corsage.
Re: Jean Pellerin (1885-1921)
J'adore ce sonnet qui figure dans toutes les bonnes anthologies.
Bébert II- Messages : 200
Points : 272
Réputation : 3
Date d'inscription : 30/05/2011
Re: Jean Pellerin (1885-1921)
Extra, où as-tu déniché ça ? Je ne le connaissais pas, il me semble.
Salsepareil- Messages : 574
Points : 974
Réputation : 30
Date d'inscription : 09/06/2011
Re: Jean Pellerin (1885-1921)
Jean Pellerin est membre de l'école fantaisiste qui regroupa quelques poètes dont Francis Carco au début du XXème
Voici un autre de ses poèmes
Vos coussins d’or et ces tentures
D’un jaune canari
Et ces poèmes d’aventures
Où Monsieur Kahn a ri,
Nos accords ou nos désaccords —
Rares et dont nous rîmes,
Nos cœur à cœur, nos corps à corps,
Nos gammes et nos rimes,
Le galon nonchalant d’un fil
D’or sur votre saignée,
Lorsque, boudeuse de profil,
De face, résignée,
Notre voisine à l’œil si doux,
Aux lèvres trop mordues,
Nous régalait de chants hindous
À des heures indues.Le vers 4 est d'actualité
Voici un autre de ses poèmes
Vos coussins d’or et ces tentures
D’un jaune canari
Et ces poèmes d’aventures
Où Monsieur Kahn a ri,
Nos accords ou nos désaccords —
Rares et dont nous rîmes,
Nos cœur à cœur, nos corps à corps,
Nos gammes et nos rimes,
Le galon nonchalant d’un fil
D’or sur votre saignée,
Lorsque, boudeuse de profil,
De face, résignée,
Notre voisine à l’œil si doux,
Aux lèvres trop mordues,
Nous régalait de chants hindous
À des heures indues.
Re: Jean Pellerin (1885-1921)
Et celui-ci
Comme je descendais une rue impossible
Je ne me sentis plus guidé par le chauffeur.
Des grévistes hurleurs le choisissant pour cible
L'écartelaient tout nu sur le seuil d'un coiffeur.
Je ne me sentis plus guidé par le chauffeur.
Des grévistes hurleurs le choisissant pour cible
L'écartelaient tout nu sur le seuil d'un coiffeur.
Re: Jean Pellerin (1885-1921)
Inégal mais poilant, cela dit - certains "béberts" - et certains rares pierrots aussi, ne me semblent pas inférieurs, loin de là !
Salsepareil- Messages : 574
Points : 974
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Date d'inscription : 09/06/2011
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