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(Nocturne)
Salsepareil Mer 12 Oct - 15:17
Nocturne alcoolisé
On voit la vie si rose quand on est charbonnier
Avec une foi d'alcoolique ! J'ai connu un type qui
Chaque fois qu'il était gris, disait : «Il y a un Dieu
Pour les ivrognes !» Puis braillant des grivoiseries
S'en allait titubant à travers le soir, tombait parfois et s'endormait
Sur un talus ou dans un caniveau sans s'être jamais rien
Cassé... D'autres même en plein jour voient tout en noir
Et leur réalité que rayent par moment des rires jaunes
Ressemble à une guêpe opiniâtre et lancinante
Surtout la nuit lorsqu'il se fait un lent silence
Sur toutes choses, que chaque objet vous regarde
Sans yeux, et que le papier blanc sympathique buvard
Profitant de la chaleur cherche à révéler vos pensées !
Sur le gravier de l'allée qui mène au seuil nous reviennent
Les pas crissants des disparus mais inutile
D'aller ouvrir la porte : sous l'arche de l'auvent il n'y aura
Que le sourire triste de la lune et fermant le jardin la haie des bambous obliques
Qui balancent à la moindre brise leurs profils fantomatiques.
La chouette laconique et régulière hulule
Toutes les trois minutes
Comme un reproche aux insomniaques trop diserts
Qui griffonnent des poèmes à longueur de pages
En se figurant qu'ils ont à remplir de phrases immortelles
Des feuilles qu'ils ne feront lire à personne et jetteront demain
Sitôt que sera de retour la lucidité de l'aube
Qu'importe ! La verdeur glauque de la poésie est ton absinthe,
A ta manière ainsi que d'autres tu en as intoxiqué ta foi :
On pourrait bien prétendre au fond
Que les ivrognes et toi avez la même religion !
On voit la vie si rose quand on est charbonnier
Avec une foi d'alcoolique ! J'ai connu un type qui
Chaque fois qu'il était gris, disait : «Il y a un Dieu
Pour les ivrognes !» Puis braillant des grivoiseries
S'en allait titubant à travers le soir, tombait parfois et s'endormait
Sur un talus ou dans un caniveau sans s'être jamais rien
Cassé... D'autres même en plein jour voient tout en noir
Et leur réalité que rayent par moment des rires jaunes
Ressemble à une guêpe opiniâtre et lancinante
Surtout la nuit lorsqu'il se fait un lent silence
Sur toutes choses, que chaque objet vous regarde
Sans yeux, et que le papier blanc sympathique buvard
Profitant de la chaleur cherche à révéler vos pensées !
Sur le gravier de l'allée qui mène au seuil nous reviennent
Les pas crissants des disparus mais inutile
D'aller ouvrir la porte : sous l'arche de l'auvent il n'y aura
Que le sourire triste de la lune et fermant le jardin la haie des bambous obliques
Qui balancent à la moindre brise leurs profils fantomatiques.
La chouette laconique et régulière hulule
Toutes les trois minutes
Comme un reproche aux insomniaques trop diserts
Qui griffonnent des poèmes à longueur de pages
En se figurant qu'ils ont à remplir de phrases immortelles
Des feuilles qu'ils ne feront lire à personne et jetteront demain
Sitôt que sera de retour la lucidité de l'aube
Qu'importe ! La verdeur glauque de la poésie est ton absinthe,
A ta manière ainsi que d'autres tu en as intoxiqué ta foi :
On pourrait bien prétendre au fond
Que les ivrognes et toi avez la même religion !
Salsepareil- Messages : 574
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Re: (Nocturne)
pierrot Mer 12 Oct - 16:04
J'aime bien ce texte qui commence très fort et parle à tous ceux qui (exceptionnellement of course) ont un jour forcé sur le jaja.
Mais je persiste dans mon sentiment que ton vrai truc c'est le poème en prose, façon Aloysius Bertrand ou Max Jacob, et que les découpages en vers affaiblissent tes textes. Pourquoi ne pas laisser au lecteur la possibilité de s'imprégner de ton texte au rythme de sa propre respiration ?
Mais je persiste dans mon sentiment que ton vrai truc c'est le poème en prose, façon Aloysius Bertrand ou Max Jacob, et que les découpages en vers affaiblissent tes textes. Pourquoi ne pas laisser au lecteur la possibilité de s'imprégner de ton texte au rythme de sa propre respiration ?
pierrot- Messages : 212
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Localisation : Sud Finistère -
Re: (Nocturne)
Bébert II Mer 12 Oct - 20:39
Non mais ! Imaginez un peu un univers bien propret, en costume-cravate, qui parlerait dernier brushing à la mode. Non ! L'univers est mal peigné, il a les cheveux gras, ses pantalons ont des pattes d'eph. C'est ce que n'avait pas deviné Einstein...
Voilà ! Je pourrais très bien pardonner à ce brave Albert d'avoir débité connerie sur connerie parce qu'il picolait mais bon. Moi je tourne à l'eau ferrigineuse et je pardonne pas ces écarts éthyliques.
S'est planté, ce con. L'univers est foncièrement hippie comme Jésus. C'est la pure vérité et c'est ce qui fait que Jésus est totalement moderne et dans le coeur de ceux qui savent qu'ils seront sauvés.
Réfléchissez un peu, ce crétin d'Albert avec sa formule débile s'est vautré, dé-fi-ni-ti-ve-ment. La vérité c'est Jésus ! Les Beatles l'avaient pressenti d'ailleurs. Réécoutez leurs disques. Bon je crois que vous avez compris.
Alors, au boulot !
Bébert II- Messages : 200
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Re: (Nocturne)
Salsepareil Jeu 13 Oct - 6:50
Je prends tes avis, Pierrot, TRÈS au sérieux et j'y réfléchis vraiment...
Et Youpi, que Sa Majesté Bébert est revenue de son stage à l'ashram chrétien de je ne sais où ! Mais je trouve qu'il a des zopinions zétranges depuis son retour !
Il a un air extra- ou supra-terrestre qu'est troublanc ! Je me demande bien ce qui lui est arrivé !
Et Youpi, que Sa Majesté Bébert est revenue de son stage à l'ashram chrétien de je ne sais où ! Mais je trouve qu'il a des zopinions zétranges depuis son retour !
Il a un air extra- ou supra-terrestre qu'est troublanc ! Je me demande bien ce qui lui est arrivé !
Salsepareil- Messages : 574
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