L'île verte - variante 3

L'île verte

J'aborde quelquefois à d'immenses rivages,
Survolés de voiliers à jamais migrateurs.
Transparents, des miroirs sinuent entre des plages
D'un sable, au clair de lune, envoûtant de blancheurs...

Échoués au hasard, d'étranges coquillages
Salivent en brodant de marines rumeurs :
Sirènes, dieux, tritons venus du fond des âges
Émaillent leurs récits de monstres naufrageurs.

Or la nappe est sereine, au dessus de l'abysse.
Son chemin de lumière ourdit outre horizon
Un printemps où l'amour sent l'iode et la mélisse.

Là-bas est l'île verte où Moïra file et tisse
Les brins de mon destin, dans sa blanche maison,
Ainsi que Pénélope en attendant Ulysse.

çui là m'convient mieux. Heureusement que Pierrot m'a critiqué. Mais je sais qu'il y en a certains qui ne suivent pas : attention, j'ai les noms !

Super !
Comme quoi, le père Boileau ne disait pas que des conneries.

MMMMhouais... J'aime pas trop ces ratés de l'inspiration et le côté "laborieux" de la choze... Enfin, on ne saurait éviter les accidents !!!

Ton parti pris est bien connu.
J'ai du mal à comprendre où le bat blesse. Quand on rate une aquarelle, c'est sûr, on ne peut pas y revenir. Mais rien n'est plus facile à modifier qu'un texte. En quoi le premier jet serait-il forcément le meilleur ?
Jusqu'à preuve du contraire il ne s'agit que d'une hypothèse, pas d'un fait scientifiquement établi.

J'adore l'encre en bâton et le travail au pinceau japonais. J'ai horreur de revenir sur mes trucs, ça sent le réchauffé, faut que ça sorte bien tout de suite, ou poubelle : l'art a besoin de donner le sentiment du naturel, du spontané, du sorti magiquement du chapeau du magicien. Quand c'est comme ça c'est magnifique Modifier un texte (excepté les petites erreurs dues à la rapidité, un mot inexact, une faute d'orthographe), ça veut dire que quelque chose en lui nous a amenés à nous fourvoyer, qu'il ne jaillit pas pur, c'est comme un TGV lancé qui s'aperçoit qu'il a bifurqué : ou bien c'était sa vraie route et c'est superbe, ou bien on travaille comme un fou pour le ramener sur le bon chemin et ça sent le freinage, les rails brûlés. C'est comme un enfant né infirme qu'on rabibocherait à force d'opérations : quelles que soient leurs réussites, ça fera jamais un éphèbe !!!

D'ailleurs c'est le cas pour ce poème-ci : j'avions rattrapé la catastrophe, mais ça reste à un cheveu de la perfection, et un cheveu, c'est un abîme...
Orage, ode et zespoire !!!!!

Le vieux soixante-huitard à de beaux restes.

Y m'resque qu'à poétiser mes ratages !

Tu m'as convaincu.
Vu que toutes mes daubes sont des enfants infirmes vingt fois rafistolées, j'arrête les frais et je vire le tout à la corbeille.

Merci

MERDOUILLE, NE FAIS PAS ÇA, TU M'DÉPRIMES ! LES RÈGLES SONT VALABLES JUSTE POUR MOI !!!