Armaggedon I

Armaggedon I


Là-haut, le ciel obscur ne cèle plus de rêves.
Quand passent les nuées puantes de l'autan
Ce n'est plus que poussière éparse, tremblotant
Sur le morne horizon qu'aucun soleil n'élève.

Là-bas, sur les crêts noirs, la lumière qui crève
Se déchire en lambeaux d'espaces et de temps
Tandis que la marée, par delà les étangs,
Vient en robe de boue pour endeuiller les grèves.

Dans les vallons obscurs que hante le hibou,
S'est déposée la suie de ce monde de fous
Et le dernier moineau pleure la branche morte.

Dans l'espace lointain dérivent des débris,
Vestiges incertains que l'Univers emporte
Pour les jeter sans fin vers l'éternel mépris.