Portrait allégorique

Portrait allégorique
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Passant, je n’ai pas d’âme et me dresse au désert
Au-milieu du grand blanc qui nappe l’étendue.
Je ne redoute froid, rhume ni courant d’air
Pour mon nez – mais plutôt la corneille assidue !
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Un vieux balai planté dans ma hanche dodue,
Regard en boutons bruns, sourire haricot vert,
Sans-logis poétique, idole inattendue
Des enfants, j’ai pour moi l’espace grand’ouvert !
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Ne soyez pas jaloux d’un éphémère empire,
Ni des gamins qui font la ronde autour de moi :
Ils voudraient que comme eux je sois né, je respire,
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Que je sente au printemps mon coeur battre, en émoi...
Car, voyez-vous, je suis un bonhomme de neige
Qu’à la fin de l’hiver le soleil désagrège.

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